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Défis Prométhée

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4 avril 2007

Géopolitique de l'Afrique

Johnny_HuhConférence du 3 avril 2007, avec Charles Zorgbibe, juriste et historien des relations internationales, Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Au XIX siècle, le philosophe allemand Hegel qualifiait le continent africain de "continent sans histoire, sans religion". Marx quant à lui, décrivait les Africains comme "figés dans une immobilité millénaire" et vantait les "bénéfices de la colonisation". Le géographe allemand Carl Ritter décrit les continents comme des "organes vivants qui conditionnent la vie des peuples" et dépeint l'Afrique comme "un corps sans membre" et comme "le vrai sud de la terre."

Epreuves de l'Afrique dans l'Histoire

L'identité africaine. L'identité comme le résultat vivant de ce que l'interminable passé a déposé.
Trois épreuves ont jalonné l'histoire africaine: la lutte contre une nature hostile; la traite négrière et l'invasion coloniale.

1) Lutte contre une nature hostile.

L'Afrique est un très vieux continent, à la différence de l'Amérique décrit dans Tristes Tropiques par Claude Levi-Strauss. Ce continent est composé par un plateau rocheux riche en minéraux mais aux terres peu fertiles (savane, désert puis zones de pluies hivernales). Région du monde hostile à l'homme en général: difficultés de peuplement, population éparses d'où difficultés de formations étatiques.
L'Afrique du nord comme ayant échappé aux difficultés environementales. Zone qualifiée "d'île" entre la méditerranée et le Sahara. Relation séculaire entre Sénégal et Maroc ; développement de l'Islam du nord vers le sud.

2) Traite des Noirs

Interruption de l'accroissement démographique par la traite négrière qui a toujours un impact sur l'Afrique actuelle. Esclavagisme avant 1492 et la découverte de l'Amérique: estimation de 8 millions d'Africains réduits en esclavage. L'Afrique est saignée par le trafic d'êtres humains essentiellement vers l'Amérique du sud et les Caraïbes (Commerce triangulaire) 5% de ce trafic est dirigé vers l'Amérique du nord.
Complicité d'Africains à ce "commerce": le Royaume du Kongo collabore avec les Portugais; d'autres tribus s'opposent à toute collaboration (tribu des Krus au Kenya). Intensification du trafic: envoie des condamnés de droit civil vers l'Amérique.
Conséquence, en 1600 les Africains représentent 30% de la population mondiales, en 1900, seulement 10%. L'Angola est la première victime de la traite, au niveau démographique. Ce "commerce" permet le développement de pouvoirs économiques et politiques locaux.
Stigmates de la traîte toujours sensibles: République Centrafrique, dépeuplement de la partie orientale ; en Angola, guerre entre anciens esclaves et anciens esclavagistes.
Au Nigeria, suppression de l'esclavagisme seulement en 1936.

3) La Colonisation

Invasion coloniale a aggravé les effets de la traîte. Nombreux morts lors de grands travaux (construction de lignes de chemins de fer).
Portugais et Français - tous deux au passé romain - étendent la citoyenneté vers l'Outre-Mer et élection de députés ; pour la Grande-Bretagne, utilisation du modèle de l'administration indirecte et appui sur les émirs locaux.
Meurtres des membres de l'ethnie des Erereros par l'Allemagne (de 80 000 membres à 15 000).
Fin XIX submersion des Africains par colonialisme. Seuls le Darfour, le nord de la Namibie, la région du Rif au Maroc et le Sahara Occidental sont restés à l'abri des occidentaux.

Les raisons économiques n'expliquent pas totalement l'invasion européenne en Afrique. Prestige, nationalisme, supériorité européenne, rivalités entre puissances européennes comme premières motivations.
La Conférence de Berlin organisée sous Bismarck (14 novembre 1884 - 26 février 1885) établie le partage de l'Afrique entre les puissances européennes.

Les révolutions de l'Afrique d'aujourd'hui

1) Révolution démographique

Dès les années 1970, forte augmentation de la population africaine. XIX, augmentation démographique en Egypte grâce aux services de santé puis en Algérie française grâce à la vaccination.
Explosion démographique: multiplication par 2 entre 1970 et 1995, on passe de 362 à 728 millions d'habitants. Estimations de l'ONU pour 2007 de 965 millions d'habitants et en 2050, 2 milliards d'hommes; croissance de 2,8% par an; 10,4% de la population mondiale et 20% de l'accroissement mondiale aujourd'hui. Fort taux de mortalité de 15,8% et seulement 3% de la population africaine a plus de 65 ans.
Maintien d'une politique nataliste comme pretigieuse et considérée comme "assurance vieillesse".

2) Révolution politique

Accès à l'indépendance lors de la seconde moitié du XXe siècle. L'impulsion vient du nord du continent. En 1951, la Libye administrée par l'Italie devient indépendante. La même année, indépendance de la Gold Coast (actuel Ghana).
1956, loi cadre Defferre (ministre des colonies): premier pas vers l'indépendance des colonies françaises. Dernière indépendance le 17 mars 1992, avec la sortie de l'apartheid en Afrique du sud.
Contexte de la bipolarisation durant la Guerre Froide qui a accéléré la décolonisation.

Tensions actuelles et futures

  • adoption de l'Etat type occidental y compris l'adoption de la territorialité par les Africains. Absence de notion de frontière avant la colonisation.

  • adhésion au découpage interétatique qualifié de "superficiel" (issu de la Conférence de Berlin au XIX) mais maintien de ces frontières par l'Union des Etats africains. Problèmes concentrés particulièrement en Afrique occidentale.

  • discordance entre ethnies: Kenya, distribution de terres selon l'ethnie au pouvoir; Darfour, tension entre Islam et Animisme; Nigeria et Guerre du Biafra (désormais Etat fédéraliste).

Afrique et le reste du monde

Implication forte de l'ONU en Afrique
Grande Bretagne, France et Portugal toujours autant impliqués en Afrique.

Crédit photo : Johnny Huh sur Flickr

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3 avril 2007

Démographie : où va l’humanité ?

Conférence Institut Hongrois du 20 mars 2007, Gérard-François Dumont, professeur à l’université Paris IV-Sorbonne, institut de géographie. (Œuvres : Les régions et la régionalisation en France ; Démographie politique, collection Ellipses (à paraître courant avril 2007)

Depuis deux siècles, il n’y a jamais eu autant d’hommes sur terre, soit 6,5 milliards, résultant d’une espérance de vie forte et un taux de natalité faible.

Au XXe siècle, population mondiale multipliée par quatre notamment grâce à une augmentation phénoménale de l’espérance de vie durant ce siècle. Phénomène inédit et imprévu selon GF Dumont.

Les siècles précédents, impossibilité d’un tel phénomène (thèse malthusienne). Auparavant, accroissement de la population par à-coups et de façon moins significative.

1) Rappel historique

  • 7 500 avant JC durant le néolithique, population multipliée par 10 notamment grâce au développement de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et aussi en raison de la sédentarisation. Cette évolution démographique est semblable à la nôtre quoique sur une durée plus longue.

  • 1900 : 1,6 milliard d’hommes sur terre

  • 2007 : 6,5 milliards d’hommes

Entre 1900 et 2007, ce que l’on peut qualifier de révolution ou transition démographique (terme de l’économiste Adolphe Landry) pendant laquelle une population change d’ordre de grandeur.

Régime démographique jusqu’au XVIIIe siècle

Humanité caractérisée par une surmortalité : 2 naissances sur 4 au sein d’une même famille mourront avant l’âge adulte. Un sur deux avant l’âge de un an.

Mortalité très élevée par le taux de mortalité élevé des nouveaux-nés et celle des femmes pendant et à la suite d’accouchement.

Pour compenser cette forte mortalité, taux de natalité élevé. Taux de mortalité élevé chez les populations rurales, victimes des mauvaises récoltes ; mariages tardifs et des conditions climatiques difficiles.

Parallèlement, on assiste à des progrès techniques (sanitaires et économiques) :

  • dans le domaine de la santé : vaccination, meilleures mesures d’hygiène

  • dans le domaine des transports : transports réguliers de lait vers les villes ; lutte contre les disettes

Ces améliorations entraînent une baisse de la mortalité maternelle, infantile et des adolescents. C’est la première étape de la transition démographique.

(Maximum de croissance de la population mondiale en 1968.)

Deuxième étape de la Révolution démographique : phénomène de vitesse acquise.

Mortalité en baisse mais à un rythme plus ralenti, baisse de 80%.

En revanche, rapide baisse du taux de natalité car prise de conscience de la baisse du taux de mortalité. Décélération démographique.

1968-1990, excédant des naissances

1990 : réduction de cet excédant

Cette transition démographique peut nous éclairer sur les tendances futures, à savoir sur le ralentissement de la croissance de la population mondiale. En effet, sauf catastrophe majeure, la démographie va continuer à augmenter, mais à un rythme moindre.

Projection pour 2050, 9 milliards d’hommes, c'est-à-dire une croissance de 50% en un demi siècle alors que la croissance fut de 400% au XXe.

Transition démographique : augmentation du nombre d’hommes mais décélération à long terme.

La considération de la « population mondiale » est à relativiser car il existe de grandes disparités entre les différentes zones de la planète. La réalité démographique est locale ; il s’agit donc de considérer les schémas démographiques au niveau local et non mondial.

Exemple des Territoires palestiniens

Baisse du taux de mortalité car réseau sanitaire financé par la communauté internationale et taux de mortalité infantile inférieur à celui du Maroc ou de l’Algérie. Cependant, toujours taux de natalité élevé, notamment avec pics durant les deux Intifadas.

Exemple de l’Afrique du Sud

Pays singulier en raison de l’Apartheid. A partir de sa mise en place, changement démographique. La population blanche croît plus rapidement que la population noire. Le poids démographique des Blancs qui décident de l’Apartheid appuie donc leur poids économique.

Depuis, l’apparition du sida touche surtout les populations noires. Il n’existe cependant pas de politiques de prévention suffisantes.

Aujourd’hui, taux de mortalité > taux de natalité.

Exemple du Japon

Le Japon vient de connaître un grand retournement démographique.

Le facteur culturel tient un rôle important dans la démographie japonaise, notamment en raison du fort impact des croyances et des coutumes. Par exemple, les années du cheval et du feu sont perçues négativement pour les enfants qui y sont nés; on assiste donc à une baisse de la natalité à ces périodes.

Désormais, la population japonaise diminue, le taux de mortalité étant supérieur au taux de natalité.

Comparaison Europe / USA

Les deux sont comparables car tous deux se situent en période post-transitionnelle et ont une situation économique comparable.

Aux USA comme en Europe, jusqu’à la fin des années 1980 : baisse de la fécondité.

Mais ensuite : les USA remontent leur fécondité au seuil de renouvellement des générations mais pas l’Europe.

Conclusion

3 caractéristiques à retenir :

* Unicité du processus de transition démographique (phénomène universel, aucune population n’y a échappé)

* Diversité des processus (malgré le caractère général du principe, les évolutions sont différentes selon les populations. Rythmes et calendriers sont à distinguer de l’unicité du processus)

* Toujours des incertitudes (l’espérance de vie n’est jamais acquise. L’évolution des générations futures dépend de divers facteurs. Impossible de savoir si elles respecteront les règles d’hygiène ou à quelles maladies elles seront exposées)

Les certitudes ne concernent donc que les effets de vitesse acquise mais il y a toujours des incertitudes quant aux comportements futurs.

29 mars 2007

Où va notre démocratie ?

Glindsay65Conférences et débats au Centre Pompidou, de 19:00 à 22:00 - Petite salle - niveau 1

Deux conférences-débats sont organisées à Beaubourg autour du thème de la démocratie en France et en Europe. L'entrée est libre et pour ceux qui ne pourraient y assister, il sera possible de les écouter en ligne sur les archives sonores de la BPI.

  • Va-t-on vers une démocratie participative? Vendredi 30 mars 2007.
    En présence de Philippe Raynaud, professeur de science politique à l'Université de Paris II Panthéon-Assas; Dominique Schnapper, directrice d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS).
    Modérateur: Loïc Blondiaux, chercheur en sciences politiques (CERAPS/CNRS), professeur des universités à Sciences Po Lille.

  • L'Europe: un nouveau cadre pour la démocratie? Vendredi 11 mai 2007
    En présence de Renaud Dehousse, directeur du Centre d'Etudes européennes de Sciences Po, contributeur au Think Tank Telos et Paul Thibaud, philosophe, ancien directeur de la revue Esprit
    Modérateur: Jean Quatremer, journaliste correspondant à Bruxelles pour le journal Libération - Créateur du blog Coulisses de Bruxelles

Crédit photo: Glindsay65 sur Flickr

28 mars 2007

Les métiers dans le secteur de la défense

sans_titre1Forum professionnel du 24 mars 2007,
Invité Gilles Pernet, administrateur civil
auprès de la
Délégation aux affaires stratégiques (Ministère de la défense)

Gilles Pernet l'avoue lui-même. Son parcours est pour le moins "hétéroclite". Diplômé de l'école militaire de Saint-Cyr en 1962, l'une des premières missions qui lui est confié en tant que lieutenant est la lutte contre l'illéttrisme des jeunes recrues et leur formation au permis de conduire. Pour l'actuel administrateur civil, "le métier s'apprend à la base."
Après une licence en droit obtenu à Marseille, une formation en alternance au CELSA et un diplôme de l'École de Guerre, Gilles Pernet est nommé colonel adjoint au sein du régiment du Quatrième Chasseur en région Rhône-Alpes. L'une de ses premières missions à l'étranger se déroule par la suite au Liban en 1984 lors de la Guerre Civile.

De retour en France, Gilles Pernet prend la tête de la section juridique de l'Armée de terre pendant trois ans. De retour dans le sud de la France à Gap, le Colonel prend la direction de 1 200 hommes, dont une escadrille
d'hélicoptères et une équipe du Génie Civil. Ce sont les premiers pas des volontaires féminines au sein de l'armée.Il travaille ensuite au département de la sécurité au travail et collabore au chantier du tunnel sous la Manche et à la préparation des Jeux Olympiques de 1992 à Albertville.

Gouverneur dans le Pacifique
Après une demande de mobilité, Gilles Pernet est nommé par le Ministère de l'Outre Mer au poste d'administrateur des Iles-sous-le-Vent dans l'Océan Pacifique. De l'organisation des élections au développement économique de l'archipel en passant par la gestion des tensions suite aux essais nucléaires français en 1995, Gilles Pernet gère l'ensemble des problèmes de l'archipel.P1000659
De retour en métropole, il rejoint le cabinet du ministère de la coopération dirigé par Jacques Godfrain jusqu'en 1997. Après la dissolution de l'Assemblée nationale en 1997, il est contacté par la DATAR, mais rejoindra finalement la Délégation aux affaires stratégiques (DAS), au sein du département consacré à l’Europe Centrale et Orientale. Depuis quelques années, ce service s'occupe également des pays membres de l'Union européenne et de l'OTAN ou candidats à l'entrée dans cette dernière institution.


FOCUS

Les missions de la Délégation aux affaires stratégiques sont en lien direct avec le ministère de la Défense :

- travail d'analyse et de proposition de résolution concernant l'actualité géopolitique internationale pour le ministre de la Défense;
- négociations au sein d'institutions internationales;
- analyses et recherches sur les problématiques économique, stratégique et énergétique;
- contrôle d'exportation et matériel de guerre.


Quelques conseils de Gilles Pernet pour se lancer dans le monde du travail

- Choisir sa voie professionnelle le plus tôt possible.
- Etre mobile et savoir s'adapter.
- Savoir saisir les opportunités.
- Se recycler régulièrement.
- Faire ponctuellement un bilan sur ses motivations.
- Toujours avoir des projets. Comme se souvient Gilles Pernet, Paul-Emile Victor qui rêvait d'un atelier d'art pour Bora Bora, même à la fin de sa vie.
-Rester optimiste et partir gagnant.

21 mars 2007

L'Inde à l'honneur au Salon du livre

Pen_WaggenerUne autre facette de l'Inde se révèle du 23 au 27 mars porte de Versailles à l'occasion du Salon du livre. Plus de 30 auteurs venus de ce lointain Orient participeront à des tables rondes afin de faire découvrir la mosaïque que compose leur culture. Les rencontres entourées de livres permettront de dépasser l'image d'épinal de l'Inde, sa puissance démographique ou autre (futur) poids lourd économique.

D'autres thèmes seront bien sûr abordés. Pour ceux dont les mots "éléctions" et "présidentielle" ne font pas (encore) fuir, une Terrasse politique sera installée dans les méandres du salon, à laquelle participera journalistes, auteurs er hommes politiques et ce, à moins de l'échéance fatidique.
Une autre invitation au voyage sera lancée; le nomadisme sera ainsi abordé aux fils des pages de beaux livres et de carnets de voyage. Un Tour du monde des médiathèques est organisé par le Quai d'Orsay: des "allez-retours" Moscou, Johannesburg, Buenos Aires ou Copenhague sont au Programme (fichier acrobat).
Les accros de BD ne seront pas de reste et pourront se rassasier avec des rencontres dessinées dans le cadre de "speed booking".


Bon plan: l'entrée du salon est gratuite pour les étudiants de moins de 26 ans ! Profitez-en !

Info pratiques:
Salon du livre
du vendredi 23 au mardi 27 mars 2007
Tous les jours de 9h30 à 20h
Nocturnes vendredi et mardi jusqu'à 22h
Métro ligne 12 Porte de Versailles

Crédit photo: Pen Waggener pour Flickr

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17 mars 2007

Communication interne: le département pivot de l'entreprise

152402231_66a36e50d2_mForum professionnel du 17 mars 2007, Delphine Chaigne, communication interne chez Renault

Depuis maintenant quatre ans, Delphine Chaigne travaille à la communication interne chez Renault. Après des études en langues étrangères appliquées (L.E.A.) anglais/espagnol et un dîplome en relations internationales de l'Institut d'Etude politique (I.E.P.) d'Aix en Provence, Delphine Chaigne est engagée dans une agence de communication d'Aix. Elle y restera plus d'un an. La jeune femme profite par la suite d'une opportunité pour partir pendant trois mois au Brésil et s'occupe là-bas de la communication d'une Alliance Française.

1998, le boom d'internet
A son retour dans l'hexagone, Delphine contribue au développement de plusieurs agences de communication spécialisées dans les nouvelles technologies. 1998 voit alors les débuts du web, c'est l'époque - pas si lointaine - "où encore très peu de personnes possédaient une adresse email" précise Delphine Chaigne; elle est alors engagée dans une agence spécialisée dans l'internet. C'est en 2003 que Delphine Chaigne est embauchée à la direction centrale de Renault à Boulogne. Elle se consacre d'abord au site web interne de la multinationale. Ses missions consistent alors à actualiser la page d'accueil ou encore à mettre en place un travail de gouvernance à l'utilisation internet de Renault (lancement d'une charte web notamment).

Plus de 14 500 salariés
Depuis six mois maintenant ses missions ont été étendues à l'ensemble du département de communication interne. La direction de la communication de Renault ne compte pas moins de 600 personnes. Plusieurs services la composent. Le back office prépare le travail en amont pour la presse spécialisée. La gestion de crise est aux mains des attachés de presse. Les relations publiques quant à elles se chargent entre autre de l'organisation de Salons (Paris, Francfort...) ou encore des placements produits dans des festivals de films tels que Cannes ou Deauville par exemple.
La communication interne de Renault touche plus de 14 500 employés par extension leur entourage. Lors des lancements de nouveaux produits comme le 6 mars dernier, lors du lancement de la nouvelle version de la Twingo, il est nécessaire de pratiquer un certains "embargo sur les photos ainsi que sur les informations" déclare Delphine Chaigne, même vis à vis des salariés de l'entreprise.

Album photo communication interne

Crédit photos: Johan Koolwaaij sur Flickr

12 mars 2007

Journaliste: un métier à réinventer

Drift_wordForum professionnel du 10/03/2007 avec Violaine Gelly, rédactrice en chef adjointe Psychologies magazine

"Le métier que j'ai connu jusqu'à présent ne sera plus le votre." Dès le début du forum professionnel, Violaine Gelly plante le décor. Internet, blog, fils RSS, appareil photo numérique ont en effet révolutionné le monde des médias. "Il existe un véritable besoin que le métier se repense, dans un monde où l'info est immédiat", confirme Violaine Gelly qui se confirme elle-même comme "un dinosaure du métier".

Grand reporter en Irak
En poste chez Psychologies magazine depuis quelques années, Violaine Gelly est passée par toutes les étapes du journalisme, "celui que pratiquait Jack London." A peine diplômée en science politique et de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, la jeune femme est rapidement embauchée au service politique du journal La Croix. Elle y restera sept ans. Après un détour au magazine Phospore, Violaine Gelly est engagée en tant que grand reporter pour le compte du groupe Bayard. Elle exercera sa mission de témoin de l'événement durant les deux premières en Irak.
Jean-Louis Servan-Schreiber la contactera par la suite pour participer au nouveau venu qu'est Pychologies magazine. En quelques mois, le mensuel passe de 50 000 à plus de 350 000 exemplaires vendus. Il se place à la deuxième place dans le classement des magazines féminins derrière Marie-Claire mais devant Elle.

Curiosité et disponibilité du journaliste
Même après plus de vingt ans de journalisme et malgré les bouleversements que le métier connaît actuellement, pour Violaine Gelly "les qualités d'un bon journalisme restent les mêmes: curiosité et disponibilité." Si les étudiants issus de l'université subissent la concurrence des diplômés des grandes écoles de journalisme, ces derniers ne représentent que 12% du métier. Pour la rédactrice adjointe, les futurs pro des médias doivent "inventer l'info utilisée sur le web mais également la mettre en forme. Internet est devenu l'outil numéro d'information, mais rien n'y est vérifié ni hiérarchisé." Là repose l'avenir du journalisme.


Quelques conseils pratiques:

  • lors de piges, ciblez le domaine sur lequel vous pouvez écrire; proposez toujours plusieurs sujets à traiter et renseignez-vous sur le journal à qui vous vous adressez
  • profitez de vos séjours à l'étranger pour démarcher les petits journaux et magazines afin de proposer vos services
  • pensez à démarcher les journaux d'entreprise: les journaux internes de Auchan ou d'Air France sont de bonnes qualités
  • les salaires dans le journalisme s'échelonnent entre 1 000 et 5 000€. Le salaire moyen est de 2 500€.
  • les tarifs moyens de la piges se situent entre 60 et 100€ le feuillet (1 500 signes).
  • consultez les droits des journalistes du le site du Syndicat national des journalistes.

Album photos forum journalisme

Crédit photo Drift Word pour Flickr

9 mars 2007

ONG: plus qu'un métier, un engagement

Jodie_MimForum professionnel, le 8 mars 2007, en compagnie d'Aurélie Chatelard pour Médecins du monde

Travailler pour une ONG (Organisation non-gouvernementale), implique plus qu'un savoir-faire. C'est un engagement; un mode de vie. Après plusieurs expériences dans le monde associatif, Aurélie Chatelard s'est engagée auprès de Médecins du monde depuis quelques années déjà.

Cette ancienne étudiante au sein de l'IEP Bordeaux (Institut d'étude politique), présente pour son jeune âge, un véritable passé de baroudeuse. Une fois son dipôme de science po' en poche, Aurélie Chatelard s'envole pour les Etats-Unis où parallèlement à des études d'anthropologie et de photographie, elle travaille en tant qu'assistante en français. De retour en France, la jeune femme s'inscrit à la Sorbonne pour un DESS journalisme bilingue français/anglais et valide ce diplôme par plusieurs stages dans la presse (journal La Tribune, radio BFM, radio RFI).

Les méandres de l'UNESCO

Sa première experiénce dans le domaine de la promotion de l'éducation et de la culture se fait à l'UNESCO, lors d'un stage de quatre mois, puis quelques temps plus tard, par une mission de consultante. Son travail au sein de cette organisation internationale implique aussi bien la promotion de la Journée de la philosophie, que la mise en place d'un prix pour l'éducation pour la paix ou encore l'organisation d'une conférence sur le thème de la peine de mort en présence de Robert Badinter. Par la suite, Aurélie Chatelard effectue un stage à New Delhi en Inde pour l'Agence France Presse (AFP). Dans la foulée, elle s'engage pendant deux mois en tant que bénévole dans un orphelinat à Pondichery où elle organise le suivi scolaire et les loisirs des enfants.

A son retour en France, elle est engagée par l'association d'orgine espagnole Intervida, dont l'objectif est le développement du Tiers Monde, principalement auprès des enfants, des femmes et des minorités. Au début de cette ONG en France, la jeune femme jongle avec les missions. Elle s'occupe entre autres des relations avec la presse et le public; se charge de l'événementiel, de la prospection d'émission télé ou encore du développement du site web. Cependant, en raison de certaine tensions, les chemins d'Intervida et de la jeune femme se séparent.

"Renouer avec mon engagement"

Néanmoins, Aurélie Chatelard ne peut concevoir sa vie sans engagement associatif. "Cette question sur l'engagement est très forte pour moi," explique la jeune femme. "Je suis tombée de haut en travaillant avec Intervida. Ma collaboration avec Médecins du monde m'a permis de renouer avec cet engagement." Au sein de cette ONG dont le but est de "soigner et témoigner", Aurélie Chatelard s'employe à la prospection d'un département photographie (création d'une base de donnée, dénicher des lieux d'exposition, de festivals et la mise en place d'un prix de la photo humanitaire). Consciente de la précarité de ce secteur, la jeune femme reste optimiste, que ce soit pour les opportunités futurs mais aussi pour le style de vie si particulier qu'il implique.


Pour en savoir + :

  • sur les stages : UNESCO, Médecins du monde (réunion d'information tous les premiers jeudi du mois au 62 rue Marcadet, Paris 18, Métro Marcadet)

  • sur le secteur ONG : L'humanitaire, tragédie de la démocratie, Denis Maillard, Ed. Michalon, 2007; L'Urgence humanitaire, et après? Pour une action humanitaire durable, JF Mattei, Hachette 2005; Les ONG, Philippe Ryfan, ed La découverte, 2004; Les Médias et l'humanitaire, Rony Brauman et René Backmann, ed CFPJ, 1996

Album photos forum ONG

Crédit photo: Jodi Mim pour Flickr

6 mars 2007

Travailler dans le secteur de l'interculturel

11047897Forum professionnel 5 mars 2007 - Au Centre scientifique de l'Académie polonaise des sciences

Barbara Mattison est un produit de l'interculturité. Cette Franco-américaine travaille depuis près de quinze ans dans ce secteur et se sert tous les jours de son expérience personnelle. Chef de projet chez Terres Neuves, Barbara Mattison a suivi des études en formation continue afin d'obtenir un Diplôme universitaire en formation d'adulte (DUFA) à l'université Paris-Dauphine. Son but: mettre sur pied des systèmes de formation, dans un premier temps, afin d'enseigner l'anglais à des professionnels.

Par la suite, elle obtient un poste de formateur au sein d'un cabinet de conseil spécialisé dans la formation en langues étrangères pour de grandes entreprises. La jeune femme s'aperçoit alors rapidement qu'"enseigner une langue, ça donne aussi envie de parler culture." Elle s'inspire de grands groupes internationaux. "Total possède une branche interculturelle pour envoyer ses ingénieurs à l'étranger depuis déjà de nombreuses années" commente Barbara Mattison. L'une de ses premières interventions dans le secteur de l'interculturel se fait auprès de syndicalistes, car une directive européenne incitait à l'époque, à la coopération syndicale au niveau européen.

Recruter il y a quatre ans par Terres Neuves, ses missions consistent à former des professionnels à travailler efficacement avec des interlocuteurs américains; bâtir une communication interculturelle ou encore préparer à l'expatriation. Plus de 350 intervenants font parti du réseau Terre Neuves. Depuis quelques années, des stages "d'impatriation" ont été mis en place car "il n'est pas facile de travailler avec des Français" confirme Barbara Mattison. Un service de "team building" est aussi proposer aux entreprises clientes de Terres Neuves: ces stages consistent à faciliter la collaboration entre des groupes composés de différentes nationalités.

"Sortir de l'ethnocentrisme"

Parallèlement depuis quelques années, Barbara Mattison s'est engagée au sein de l'association SEITAR (Society for intercultural education training and research). Cette ONG fondée aux Etats-Unis en 1974 a pour but de former les professionnels du monde des affaires, éducatif et associatif à l'interculturel et surtout à "sortir de l'ethnocentrisme". SEITAR France développe des projets autour de thèmes tels que "insertion et monde des affaires", l'accueil des enfants immigrés, le travail avec des médiateurs culturels.

A long terme, Barbara Mattison souhaite contribuer à bâtir une filière de formateur à l'interculturel, professionnalisante au sein de l'université française, du type de ce qui peut exister Outre Atlantique.

28 février 2007

Les relations internationales aujourd'hui

Aymeric_ChaupradeConférence du 13 février 2007 - Aymeric Chauprade, spécialiste de géopolitique et directeur des études au Collège interarmée de défense

Il existe trois types « d’acteurs » dans le domaine géopolitique : les Etats;  relations intra-étatiques ; relations trans-étatiques (multinationales, réseaux terroristes…). La géopolitique, c’est l’étude des interactions entre ces trois acteurs.

La mondialisation implique un phénomène d’augmentation d’interdépendance entre les trois acteurs géopolitiques. La géopolitique met la lumière sur une multiplicité de facteurs géographique, historique, économique, sociaux, ethnique… Il n’y a jamais de mono-causalité pour décrypter d’une situation.

Les facteurs de longue durée qui participent à l'explication des tensions internationales:

  • géographie physique: enclavement, insularité (convoitise de petites îles pour des questions stratégiques);

  • situation identitaire: inadéquation entre frontières des Etats et la réalité des peuples (Géorgie avec deux mouvements séparatistes différents; Afrique sub-saharienne). Lien direct entre confédération identitaire et la nature d'un Etat (Religion musulmane pour les Bosniaques; communautés transnationales comme la Oumma pour les musulmans)

On assiste à un mouvement d’unipolarité : en tête, on retrouve les Etats-Unis et une politique prosélyte. Profonde croyance du rôle messianique américains que ce soit du côté des Républicains ou des Démocrates ; seule la méthode change. Un mouvement de multipolarité se met cependant en marche pour plus d’équilibre international. Cette distorsion est au centre d’une problématique centrale des relations internationales.

Au sein des relations internationale, il existe une réalité des nations, de même qu’un du fait ‘’civilisationnel’’ comportant chacun sa propre temporalité.

Avant XVIe siècle, la puissance matérielle du monde musulman est incontestable grâce à sa centralité et sa fonction rentière commerçante. Pas de « révolution » religieuse musulmane contrairement au christianisme. Pour beaucoup de Musulmans, il existe une nostalgie de l’âge d’or de l’Islam. Le conflit israelo-musulman est un élément du choc des civilisations mais n’est pas un élément central.

Depuis la fin du XXe siècle, des affrontements globaux opposent Etats et civilisations différentes. Refus de l’Islam de s’occidentaliser jusqu'à des oppositions radicales. On assiste à une préservation de la Chine. Puissance contestée de l’occident.

Importance du facteur énergétique : politique du grand Moyen Orient où est regroupé les 2/3 des réserves pétrolières mondiales. Obsession chinoise vis-à-vis de l’accès au pétrole (ce serait un des arguments de l’entrée en guerre des USA en Irak pour contenir la nouvelle présence chinoise dans la région). On remarque également un rapprochement Russie – USA – Inde et un rapprochement USA – Vietnam (concurrent de la Chine) ainsi que la mise en place d'une politique de bouclier anti-nucléaire/ anti-missile.

Politique globale dont les acteurs principaux sont d'un côté, les Etats-Unis, de l'autre, le reste du monde. Depuis la disparition de l'URSS - qui avez elle aussi un projet universaliste - puis projet de politique étrangère des USA fixée sur la Chine (aux valeurs opposées à celles des USA : individualisme/groupe). Stratégie : Europe comme composante d’un bloc transatlantique (d’où éviter une trop grande puissance européenne). Contenir la puissance russe et chinoise ainsi que celle de l’Islam.

Pour en savoir + : lien émission Enjeux internationaux, spéciale Etats-Unis, France culture, invitée Aymeric Chauprade

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