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Défis Prométhée
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8 décembre 2006

Czy mowisz po polsku ? Nie mowie bardzo po polsku !!!!

8677818En direct de Pologne
             
En temps normal, quand un Erasmus part dans une contrée lointaine, il y va surtout pour pratiquer la langue. Celles de Cervantès, Shakespeare, Goethe ou Molière par exemple. Mais que se passe-t-il quand on ne connaît pas la langue du pays où on va ? Hé oui faut le dire, les langues des pays du Centre de l'Europe et de l'Est n'attirent pas foule dans les lycées. Quel intérêt d'y aller, si on comprend rien aux cours ? Et qu'on est Lost In Translation dans le pays ?
Tatatata, pas de panique, restons zen, ils ont pensé à tout nos camarades européens. Primo les cours pour les Erasmus sont en anglais et parfois même en français (faut pas se leurrer c'est super rare, Shakespeare gagne par KO contre Molière). Donc ça permet de bosser son anglais. Et pour la langue de communication entre tous les Erasmus c'est bien entendu l'anglais. Allez faire parler ensemble des Allemands, des Français, des Lituaniens, des Mexicains, des Belges, des Polonais et plus si affinités ? Là encore Shakespeare l'emporte. Il est balaise quand même.   

Deuxio : on peut apprendre la langue du pays ! Chaque université propose des cours pour que les étudiants apprennent les bases ou plus. Ce qui fait que presque tous les étudiants sur place se mettent à apprendre une langue qu'ils n'auraient jamais appris ailleurs. Pas mal le traquenard non ?

Donc comme vous le savez, je me promène en Pologne, à Cracovie plus précisément. Je vais donc maintenant vous parler du polonais, cette langue que tout le monde à rêver un jour d'apprendre. Alors le polonais c'est une langue slave qui me c***** les c******. Désolé, mes doigts ont fourchés. Donc je disais qu'avant d'arriver ici, je ne connaissais rien de cette langue, hormis les trois premières leçons de la méthode Assimil que j'avais péniblement parcourut durant l'été. Lors de la période pré-rentrée (en gros : la glande et la semaine d'intégration), l'ensemble des étudiants erasmus commencèrent à apprendre sur le tas. C'était pas très élaboré mais ça permettait de survivre. Avec par exemple :  

  • Prosze Piwo : Une bière s'il vous plait.

  • Prosze, jeden Pall Mall niebieski : Un paquet de Pall Mall bleues s'il vous plait.

  • Na Zdrowié : Santé !

Des trucs de survie comme vous l'aurez compris…

Avec la rentrée, j'ai donc pu m'atteler pour de vrai à la tâche avec des cours trois fois par semaine (hé oui ça rigole pas, surtout que c'est toujours le matin…) et une mise en pratique régulière dans la vie de tous les jours (pour compter jusqu'à dix, j'ai galéré une semaine, je parle pas de la vingtaine). Et les cours sont en anglais, donc on se balade avec trois langues dans la tête, parfois ça fait un peu mal.

Pour résumer : le polonais, c'est super compliqué et on comprend donc pourquoi il n'y a qu'eux qui le parle ! Franchement, côté complexité, ils ont rien à envier au français (pour ceux qui veulent commencer à l'apprendre, arrêter de lire ici, sinon vous allez jamais vous y mettre et votre vie en sera à jamais différente). D'abord c'est une langue qui utilise les bonnes vieilles déclinaisons…donc trois genres : masculin, féminin et neutre, ça c'est normal. Mais eux, ils ont sept cas ! Hé oui un de plus que les allemands. Le petit dernier c'est l'instrumental.  Il faut donc se taper l'apprentissage de toutes ces jolies déclinaisons.

Attendez, bouger pas, c'est pas fini. Ensuite il y a la bonne vieille conjugaison. Au début je trouvais ça facile, car la prof nous a dit : il n'y a qu'un temps au passé et au futur. Je me dis : « cool, pas trop compliqué pas comme chez nous avec ce plus que parfait antérieur utilisé par nos seuls académiciens ». Et en fait ce n'était que tromperie et mensonges !!! Car pour compenser qu'ils n'aient qu'un seul temps du passé, ils ont trouvé une combine : les verbes subissent des mutations ! Ça veut dire qu'ils leurs rajoutent des préfixes pour exprimer un passé plus ou moins lointains. Et à côté de la liste à apprendre, les verbes irréguliers anglais c'est de la rigolade. Car en plus il n'y a vraiment pas de règles. Exemple, robic (faire) devient zrobic. Là c'est simple, juste un petit "z" en plus, mais parfois tout le verbe change ! Saperlipopette !

Ensuite il y a tout plein de subtilités bizarres. Rien qu'apprendre l'heure ça fait pleurer. Ils utilisent les nombres cardinaux, et je galère pour les mois de l'année, ça fait deux semaines et ça veut pas rentrer.

Au niveau des sonorités, le grand vainqueur  c'est le chhhhhhhhhhhhhhhhh. Il y en a partout. Et ça s'écrit sz ou cz, le ch ça n'existe pas. Car ils ont aussi un alphabet différent. Comme nous l'avait dit Madame Nowicki, c'est l'alphabet latin étendu. Donc on trouve de jolie curiosité, comme le z avec un point dessus (mon préféré). On le prononce j. Car le j se dit i. Ben ouais fallait bien trouver une alternative. Mais du coup, le i et le j se disent pareil ou c'est moi qui me trompe. Sinon on voit des a et des e avec ces cédilles, c'est tout mignon. Eux ils remplacent le « on » et « en ». Donc on début quand on veut lire un texte, faut y réfléchir à deux fois avant de dire un mot. Essayez de prononcer : ksiazka (avec une cédille sur le premier a et un point sur le premier z, j'ai réussi à les insérer). Ça veut dire « livre ». Interro à mon retour en février.

Que dire d'autre ? Que finalement c'est amusant le polonais, on rigole bien mais qu'est-ce qu'on en ch**. Et heureusement que parmi le groupe d'erasmus, certains parlent polonais couramment (c'est ça d'avoir des origines polonaises, merci papa, maman) pour nous dépêtrer de certaines situations. En ce moment j'ai l'occasion de remarquer que deux mois après mon arrivée, c'est toujours galère car c'est l'époque des calendriers en Pologne. Donc dernièrement à l'appart on a eu droit aux ramoneurs, aux gaziers, au service des eaux (mais pas encore le plombier, je l'attends de pied ferme celui là) : ben je comprends jamais rien  à ce que me raconte le gars et je mets à chaque fois cinq bonnes minutes à lui expliquer que j'en veux pas de son calendrier qui ressemble à rien (honnêtement, ils sont vraiment moches).

Après savoir si connaître un peu le polonais ça me servir dans mon futur, c'est pas gagné car comme langue internationale et montante on a connu mieux. Surtout que tous les jeunes polonais parlent anglais et parfois français mais c'est plus rare. En tout cas, ils sont bien meilleurs que nous en langue je trouve.

Prochain article ? Sûrement la suite de la politique et j'ai dans la tête l'idée d'un petit papier sur comment on voit la France et les français chez nos voisins européens ! Attention ça promet.

Bon je vous laisse, je dois justement retourner à mon polonais, dans dix jours j'ai exam…

Jean-Sébastien Lefebvre

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